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La RAGE: Une Maladie qu'on Peut Bien Eviter à Moindre Coût
Etimologie : la rage est la maladie de tous les animaux à sang chaud et en particulier les carnivores (chiens et chats), causée par un Lyssavirus. Cette maladie sévit dans tout le monde entier.
Manifestation : après une incubation généralement lente (plusieurs semaines à plusieurs mois), la maladie évolue sur environ une semaine, mais peut ne durer que 2 jours. Le premier symptôme est une modification du comportement, parfois très discrète et difficile à remarquer. Cette première phase dure quelques heures chez les bovins et de 2 à 3jours chez les chiens. Vient ensuite une phase d’excitation anormale au cours de laquelle l’animal présente des signes de rage connus de tous que sont : la nervosité, l’agressivité, et l’émission des sons inhabituels. Les chiens, les bovins, les ovins et les chevaux hurlent, mugissent, bêlent ou hennissent de manière continue. Les chiens attaquent les animaux ou les objets imaginaires ou sans provocation. Cette phase appelée rage furieuse, peut durer jusqu’à 4 jours.
Les animaux sont alors progressivement atteints de paralysies, la progression commençant par l’arrière train. Ils deviennent incapables de manger ou de boire et salivent abondamment. La mort survient très rapidement par paralysie des muscles respiratoires. Dans certains cas, la paralysie survient d’emblée, et domine le tableau clinique, ce type est appelé rage muette. La maladie déclarée est toujours mortelle chez les espèces (sauf chez les chauves souris) y compris l’homme.
Transmission et propagation : le virus est présent dans la salive des animaux infectés 8 à 10jours avant l’apparition des signes cliniques et ensuite tout au long de la maladie. La voie de transmission habituelle est la contamination de blessures récentes par cette salive infectée (avis aux personnes qui ont surtout des chats non vaccinés qui se lèchent et se frottent à tous), le plus souvent lorsqu’un individu infecté inflige une morsure. Depuis le site de la morsure ou de l’infection de la plaie, le virus migre alors vers le cerveau, le système nerveux et les glandes salivaires, entrainant l’apparition des signes cliniques plusieurs semaines ou mois plus tard.
Cependant, il est important de connaitre dans quelles conditions les animaux domestiques peuvent être mordus. Dans les zones rurales ou périurbaines où la rage est endémique, une espèce sauvage particulière peut jouer le rôle d’hôte principal et contribuer au maintien du virus au sein d’un cycle d’infection dit « sylvatique ». Les principaux hôtes sauvages du virus sont :
Les animaux domestiques meurent s’ils sont infectés de manière accidentelle (morsure) par l’un des hôtes sauvages ci-dessus porteur de la rage.
La situation est très différente en zone urbaine où les hôtes sont principalement des chiens et chats errants, qui déterminent ainsi la mise en place d’un cycle urbain. Dans ce cas, les carnivores errants enragés peuvent mordre tout autre animal ainsi que l’homme, ce qui est le processus le plus fréquent.
Traitement : la rage déclarée est incurable peu importe l’espèce y compris chez l’homme et les cas suspects doivent rapidement être capturés et isolés dans des locaux sécurisés (fourrière pour les animaux et centres spécialisés pour l’homme) jusqu’à la mort de l’individu, généralement en l’espace d’une quinzaine de jours chez les animaux. Le cerveau peut donc être prélevé pour être analysé en laboratoire (corps de Negri).
Mesures de lutte : les pays indemnes de rage ont le plus souvent une réglementation très stricte en ce qui concerne l’importation d’animaux vivant en provenance de régions où la rage est endémique. Tous les animaux importés devraient généralement passer un temps en quarantaine, suffisamment long pour que les individus éventuellement en phase d’incubation commencent à manifester les signes cliniques et soient écartés.
Dans les zones urbaines, la voie à suivre devrait être d’éliminer les chiens et chats errants et d’immatriculer et vacciner tous les autres carnivores domestiques.
Dans les régions où sévit la rage associée à la chauve-souris vampire commune, Desmodus rotundus, et dans les régions où la rage vulpine est fréquente, le bétail doit être vacciné. Les vaccins les mieux adaptés aux bovins sont ceux qui ont été multipliés sur des cultures de tissus et inactivés, qui confèrent une immunité valable de 2 à 3ans. Des mesures peuvent en outre être prises pour empêcher les chauves souris vampires de se nourrir sur le bétail : les grottes et les arbres creux où elles gitent peuvent ainsi être gazés, détruits ou murés, ou des filets peuvent être tendus dans les étables où les animaux sont gardés la nuit afin de les piéger.
Dans les autres régions tropicales, la rage sylvatique ne survient que de temps à temps et n’exige pas les mêmes mesures que dans les zones où existent les chauves souris vampires. Cependant une approche testée en Europe existe et consiste à vacciner les renards en distribuant des appâts imprégnés de vaccin (vaccination par voie orale utilisant un virus vivant atténué). Les résultats sont très prometteurs, mais cette méthode est difficilement généralisable à d’autres régions car la distribution dans la nature doit être étroitement contrôlée en raison des risques que peut présenter le vaccin vivant pour l’homme voire d’autres espèces animales.
Les carnivores domestiques doivent donc être vaccinés dès l’âge de 3mois et ce vaccin devrait faire l’objet d’un rappel tous les ans. Il est aussi nécessaire de s’assurer de la qualité du vaccin d’où l’importance de consulter les services vétérinaires compétents.
NB: le danger que représente la rage est connu de tous. Les animaux suspectés d’être enragés doivent immédiatement être signalés aux autorités vétérinaires, d’autant plus que beaucoup de laboratoires, partout dans le monde sont maintenant équipés pour examiner des échantillons de cerveau et rendre un diagnostic rapide. Les personnes non formées en ce sens ne doivent pas essayer d’extraire le cerveau des animaux suspects à cause des risques de blessures lors de l’opération et d’une contamination irréversible subséquente par le virus contenu dans les tissus manipulés. En l’absence de toute assistance vétérinaire, les cas suspects doivent être abattus au fusil (ne pas viser la tête) puis décapités, en prenant bien soin de se protéger en portant des gants ; la tête sera placée dans un sac en matière plastique et expédiée au laboratoire entourée de glace. Les personnes régulièrement en contact avec les animaux à risques (chien, chat, bovin, …) doivent être régulièrement vaccinées.
TANKOU WILLY
Eleve Docteur Medecin Veterinaire
UNISP- Ngaoundéré, Cameroun
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