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L'ACCÈS À L'ÉDUCATION DES JEUNES DÉPLACÉS DE LA CRISE ANGLOPHONE AU CAMEROUN.

En cette deuxième semaine du mois de mars 2022, lors de mon séjour au Cameroun, j'ai eu l'occasion de visiter quelques campements des communautés déplacées de crise sécuritaire du Nord-Ouest et du Sud-Ouest Cameroun.

Ce fut une intéressante opportunité pour partager la difficile expérience dont ces populations font l’objet. J’ai surtout pris la peine d’écouter les membres de cette communauté. Ils m’ont fait part des traumatismes que la guerre leur a infligés: je vous assure, ce fut bien pénible d’écouter certains témoignages! Cependant, force est de constater que l'espoir, j’ai failli dire l’Espoir reste en eux aussi ardent on dirait  un buisson qui brûle, et brûle sans se consumer. Il sont très conscients du fait que la « traversée du désert » peut être longue, au vu de sa prétendue  «superficie »; mais il savent aussi que les « dimensions » de celui-ci ne sont pas infinies.

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J'ai alors pu vérifier l'assertion selon laquelle dans toute les guerres, les premières victimes sont à 90% toujours la population civile. C’est elle qui est la première victime de ce macabre spectacle où elle ne maîtrise ni les tenant, ni les aboutissants. La guerre en fin de compte se passe bien plus particulièrement sur les femmes et leur jeunes enfants. Surtout dans un contexte où comme nous pouvons bien l’imaginer, les femmes quasi toutes dynamiques sont restées ou sont les seuls poumons économiques de la famille.

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À Mogni par exemple, dans le Noun, à Foumbot, lieu où à trouvé refuge un des groupes de déplacés de guerre qui se battent à se constituer en communauté, le nombre d'enfants non scolarisés est considérable! Dans un contexte de nouveau village où certaines familles peinent parfois à trouver un toit pour dormir, pas besoin d'être un génie pour comprendre qu'il n'y pas de disponibilité de salles de classe, écoles secondaires pour assouvir à la soif éducationnelle des gosses dans celle brousse isolée. Les parents ici se battent encore en vain pour subvenir aux besoins purement primaires de leur famille et doivent partir du campement dès dimanche soir pour aller à presque 12 km à l’intérieur de la forêt où ils travaillent la terre réputée fertile toute la semaine et ne retournent au village que vendredi soir, pour se reposer durant le week-end, se ravitailler en huile, sels, allumettes, pétrole et surtout participer à des activités religieuses. 

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Dans un contexte d’agriculture archaïque, non mécanisé où l’on utilise des instruments manuels rudimentaires, aucune main d'œuvre n’est ici à négliger: Même les plus jeunes ont leurs partitions à jouer. Comme dans l’organisation du travail dans une termitière, Chaque termite transporte juste une "particelle", on dirait une dimension quasi moléculaire de matérielle, mais lorsqu’on fait le bilan à l’échelle de l’ensemble des “termites” de la termitière, le travail de la totalité des individus devient considérable. Il est alors aisé de comprendre la difficulté des parents de laisser les nombreux enfants aller à l’école dans la lointaine ville la plus proche. Car ici l’école secondaire la plus proche, par exemple, se situe loin à Koutaba, à une vingtaine de km de là. S’engager à envoyer un enfant à l’école ici implique aussi la capacité des parents de pouvoir subvenir au besoin de logement, frais d’écolage, nutrition de l’enfant à distance à défaut d'un tuteur. Et dans un contexte où parfois la famille elle-même peine à subvenir à ses besoins élémentaires, elle n’est donc pas capable de faire étudier les enfants comme ça se fait sur le reste du territoire national.

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C’est ceci qui nous a poussé dès l’année passée, interpellée par l’ami Ab. Gilbert, curé de la paroisse de Foumbot-Djibot, de nous engager dans cette aventure d'offre du droit à l'éducation à ces enfants. L'organisation internationale UNISP dont je dirige, fondée en 2009 en Italie et qui œuvre pour le droit à l’éducation intégrale pour tous, a alors décidé dès lors d’ accompagner la naissance d’une école. Convaincu que la capacité d’offrir les possibilités d’accès égal à la connaissance est gage de développement intégral de l’humain. Nous avons dès lors choisi d’être un catalyseur déterminant pour accompagner cette communauté afin qu' elle puisse désormais compter sur elles mêmes, à partir des compétences qui sortiront de l’école en fondation. Le sens du volontariat des membres de la communauté est déjà admirable.

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  • aventure Du bois ( lattes, chevrons, planches…) utiles pour la charpente, portes et fenêtres,

  • Des tôles pour les deux salles de classes

  • Du ciment et du sable pour crépir les sols et les murs des salles des cinq classes et des toilettes. 

  • Mobiliser des ressources pour pouvoir payer les enseignants qui ont accepté d’abandonner leurs champs pour se mettre à la disposition de cette école informelle.

Avec le soutien de la Chaire Unesco "Education, Growth, Equality"  ( Ferrara University  - Italy) dont je suis le Responsable des des Programme pour l'Afrique, nous mettrons à disposition l’expertise requise afin de proposer des possibilités et les conditions de démarrage d'un centre de formation technique professionnelle, pour former des garçons et des filles à des métiers qui offrent des opportunités d'emplois. Naturellement, l’Institut Catholique de Bafoussam pourra faciliter l’intégration de celui-ci dans l’écosystème UNITWIN de cette chaire, via la mise à disposition de ses filières techniques. Mais dès les prochaines semaines, nous parlerons avec les autorités Camerounaise de la demande d’autorisation de création formelle, puis demande d’ouverture formelle de cette école. Bref, toute les autorisations utile pour rendre l'écol 

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Parmi ces jeunes il y a de futurs chercheurs, médecins, ingénieurs, techniciens chevronnés et des précurseurs de l’innovation qui apporteront une contribution décisive au développement intégral du continent et à l’amélioration de la vie dans le monde. C’est cette raison aussi qui nous mobilise autour de cette cause. Ceci est une logique qui transcende la notion de l’“aide”. Nous voulons nous inscrire en faveur de l’éducation et invitons à cet effet toutes les personnes sensibles à la cause de l’éducation à nous rejoindre dans cette intéressante aventure où nous nous efforçons à être juste des catalyseurs, au sens chimique du terme, de l’accès à l’éducation.

                                                                                 

Manfo Zangmo

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Vu la violence de crues dans cette partie du pays, et  aussi du fait que nos constructions, même si elles sont très solides et écologiques, s'effondrent si elles sont mouillées par l'eau des pluies: les briques sont faites de terre crue.

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Ce week-end par exemple, nous avons dû reconstruire les murs des deux salles de classe et des toilettes de cette école. Mais pour le moment, pour faire face au retour des pluies, nous avons énuméré certaines tâches urgentes à réaliser dans les prochaines semaines:

On a dû commencer l’aventure sans salles de classe, juste avec trois parents volontaires qui ont accepté d’enseigner les gosses sous l’arbre qui faisait office de salle de classe!  Puis, progressivement grâce aux différents soutiens, on a pu lancer la construction de quelques salles de classe (5).

 

Les ressources disponibles ont pu suffire seulement pour atteindre la charpente et pourvoir aux tôles de 3 salles de classe. Par la suite, pour les deux salles de classe restantes, nous avons assisté impuissant à la destruction par les eaux de pluie parce que les ressources mobilisées n’avaient pas suffit pour avancer avec les travaux jusqu’à la pose de la tôle.

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