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Le Rouget de Porc

 

 

Alors qu’on peut éviter !

Un mauvais vent traverse les Ã©levage porcins des zones tropicales alors que les éleveurs l’attendaient en période humide et laisse presque les mêmes traces que la PPA (Peste Porcine Africaine) bête noire du secteur porcin : il s’agit du Rouget

 

Le Rouget est une maladie bactérienne des porcs, parfois des agneaux et des veaux. C’est aussi parfois une maladie de l’Homme (zoonose: maladie qui se transmet de l’animal à l’Homme et vice versa) ; causée par un bacille appelé Erysipelothrx rhusiopathiae, qui vit normalement dans la terre.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Manifestations : l’incubation dure de 1 à 14jours pour les plus résistants et ce germe attaque les porcs de tout âge ; cependant les porcs sevrés en sont les plus exposés. La maladie peut revêtir trois formes :

-          La forme aiguë : qui est la plus sévère et correspond à une septicémie au cours de laquelle les bactéries et leurs toxines se répandent dans le système sanguin. L’animal peut être victime lors de cette forme d’une mort brutale. Comme elle peut se manifester par une hyperthermie (41 à 42°C), une prostration intense (l’animal s’isole et se couche), d’une perte d’appétit, d’une sensation de soif intense et d’écoulements oculaires ; puis de l’apparition des plages rouges, enflées et souvent en forme de losanges d’environ 5cm sur la peau des oreilles, du cou, du bas de l’abdomen et à la face interne des cuisses. Ces manifestations durent 3jours maximum à l’issue desquels beaucoup meurent et certains finissent par se rétablir.

-          La forme subaiguë : elle est moins sévère que la précédente et donne le plus de cas de guérison possible en une dizaine de jours.

-          La forme chronique : c’est la forme la plus préoccupante et peut se manifester par une chute des poils, un épaississement de la peau le long du dos et des membres, une desquamation des extrémités des oreilles et de la queue. Sous cette forme le germe est susceptible de s’attaquer aux articulations et causant ainsi une arthrite (inflammation articulaire) ainsi qu’aux structures internes du cÅ“ur causant des endocardites. Les animaux atteints par cette forme peuvent sembler normaux sur le plan clinique, mais sont susceptibles de mourir subitement par défaillance cardiaque après un effort soudain.

 

Transmission et propagation : Erysipelothrix rusiopathiae est présent partout et beaucoup d’animaux surtout le porc et les oiseaux sont susceptibles de le porter et de le rejeter par leurs excréments dans lesquels elle peut vivre plusieurs mois dans le milieu extérieur. Les animaux réceptifs contractent la maladie auprès d’animaux porteurs sains ou d’animaux malades ou encore par l’intermédiaire de la terre, de litière, d’aliments souillés ou des sacs souillés issues des provenderies mélangeurs fréquentées par les éleveurs et enfin par les mouches.

 

La saison à laquelle les éleveurs expérimentés s’y attendent est celle humide surtout en zone tropicale puisque nous le disions plus haut que le germe était capable de vivre dans les excréments pendant plusieurs mois et qu’il vivait dans la terre, il s’avère que les pluies donnent l’occasion aux germes de se balader dans la nature à travers l’érosion et la dégradations des excréments séchés surtout pendant le période allant de juin à septembre.

 

Le fait pour certains élevages d’être atteint maintenant résulte du fait qu’il y a eu quelques pluies pendant la saison sèche, lesquelles pluies auraient entrainés les mécanismes expliqués plus haut d’où ce résultat.

 

Traitement : il repose sur l’antibiothérapie, et la pénicilline s’est avérée efficace pour les cas aigus à septicémie, mais trop peu contre la forme chronique du fait des dégâts infligées aux tissus affectés masquant la bactérie à l’antibiotique.

 

Prévention : c’est la partie la plus essentielle de l’élevage et de notre sensibilisation et repose sur le respect scrupuleux des règles d’hygiène d’élevage. Les habitats doivent être bien entretenus et propres, les cas cliniques séparés des autres pendant la durée du traitement et les carcasses des animaux morts éliminés. Les terres contaminées doivent être mis en culture pendant plusieurs mois afin de laisser le temps à l’agent pathogène de disparaitre.

Il existe des vaccins contre erysipelas sont disponibles d’où le titre « Alors qu’on peut éviter Â» car bien que l’immunité qu’ils confèrent aux animaux est partielle et de courte durée il donne une certaine marge qui facilite le traitement antibiotique à l’animal. Pour cela les éleveurs doivent vacciner tous les porcs sevrés puis renouveler ce vaccin trois semaines plus tard et faire un rappel tous les six mois, ainsi la maladie sera plus facile à vaincre dans le milieu. Chez les porcelets on doit s’assurer de la meilleure lactation (surtout le premier lait colostrum) de ceux-ci car elle est riche en Immunoglobulines qui couvre les petits contre tout agression et leurs serviront lors de la vaccination post-sevrage. Les éleveurs doivent vacciner leurs animaux pour lutter contre les pertes énormes qui ruinent leurs économie et par là celle des pays en voie de développement car ne dit on pas souvent “Prevention is better than cure“ ? alors il ne sert à rien de courir des risque alors qu’on pouvait bien éviter la catastrophe.

   

NB : le rouget constitue une maladie importante partout où on élève les porcs. Les éleveurs savent le reconnaitre et devraient normalement être en mesure d’administrer eux-mêmes les premiers soins de pénicilline si aucune assistance vétérinaire n’est disponible. Mais toutefois si le problème est plus préoccupant, mieux vaut dans les brefs délais rechercher l’assistance ou l’avis d’un vétérinaire pour mettre en place un programme de traitement et de vaccination des sujets encore sains puis d’un programme de prophylaxie adéquat ou les mesures sanitaires applicables pour la ferme.

 

 

TANKOU WILLY

Eleve Docteur Medecin Veterinaire

UNISP- Ngaoundéré, Cameroun

tanwill2007@yahooo.fr

 

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